lundi 29 août 2011

La fin


C'est déjà l'heure de rentrer... Phnom Penh, Kuala Lumpur, Bahrein, Paris...
Dans les aires de transit, on lorgne sur les avions en partance. On se laisserait bien tenter par un petit crochet à Melbourne ou Jakarta. Y'a Karachi aussi mais c'est moins attrayant...:)

J'espère que vous avez vous aussi passé un mois d'août agréable. Au plaisir de vous revoir tous bientôt. Sur ce, bonne nuit! Je suis partie pour dormir jusqu'à demain.

Thévy

samedi 27 août 2011

La soie dans tous ses états



Je viens de comprendre que je porte régulièrement de la...bave de chenille. Chenille de bombyx du mûrier pour être exact :)

On trie ces adorables petits vers à la main, selon leur taille. Plus ils grossissent, plus c'est écoeurant d'ailleurs...


Et puis, au bout d'un certain temps, ils fabriquent un cocon. Les longilignes, ce sont les mâles, les ronds, ce sont les femelles.

La bave de chenille de bombyx de mûrier khmer est jaune naturellement.

Comme les papillons cassent les fils de soie en sortant de leur chrysalide, on les extermine!!!!
Soit en les faisant cuire au soleil..


soit en les ébouillantant... Et puis, pour ne pas faire de gâchis, on les mange!!!! On déroule les 400 m de fil par cocon préalablement bien sûr!


Un fil de soie pour le tissage est composé d'une bonne trentaine de mini fils, si ce n'est plus.

On obtient une soie grège, un peu rêche qu'il faut filer sur des roues de vélos, passer à la pierre d'alun et tordre plusieurs fois.


Pour fabriquer une soie à motifs, on prépare le fil aux teintures. On cache l'endroit voulu avec un bout de plastique (avant c'était un morceau de feuille de bananier) et on trempe dans un bain de couleur. On recommence l'opération autant de fois qu'il y a de couleurs.



Les pigments sont le plus souvent naturels: des clous rouillés et de l'écorce pour le orange, l'indigotier pour le bleu, du fruit de jack pour le jaune, des fleurs de lavande pour le violet, de la courgette pour le vert, de la résine de laque pour le rouge...


Et voilà le résultat de cette cuisine aux fumets colorés.


La soie devenue fine et teintée ne reste pas longtemps sur sa bobine.



On associe toutes les bobines sur un grand tambour ou ourdissoir qui servira pour le tissage: 100m de fil au total !


Avant de débuter le tissage, on s'occupe de faire passer la trame (longueur du fil) dans un peigne très serré: 2 fils par dent. Je précise que le peigne doit faire 1m50 de large et que les dents ressemblent à des cordes de violon. Mais le guide nous rassure en nous expliquant que les filles ont 20 minutes de pause le matin quand même :/


Et quand la trame est en place, on s'occupe de la chaîne (fils de la largeur), toujours à la main.
On prépare même plusieurs chaînes pour une même trame.


Et c'est parti pour le tissage! deux semaines de travail à peu près pour une soie et les filles sont payées à la pièce bien sûr. "Travailler plus pour gagner plus" nous dit le guide tout sourire. Mouais.

On change de chaînes avec les pédales tout en faisant passer une navette de fil quatre fois par rang. On change de bobines pour les motifs...Quand un fil se casse, il faut le trouver et faire des mini noeuds et je n'ose pas imaginer si les fils s'emmêlent. Un vrai casse-tête...


Conclusion: je vais devenir une piètre négociatrice de soieries maintenant que j'ai vu le boulot de dingue en amont...Les vendeuses vont se frotter les mains en me voyant arriver au marché Toul Tum Poung. On se ramollit avec l'âge...


Les couleurs de la cour lors des cérémonies: une couleur par jour! Rouge le dimanche, orange le lundi, bleu sombre le mardi etc.
Il ne s'agit pas de se tromper, si on se pointe en vert alors que c'est le jour du violet, on ne passerait pas inaperçu!!

vendredi 26 août 2011

Ciel d'or sur Angkor













Le silence est d'or...

Impression douce-amère

Le plaisir de revoir les temples est un peu gâché par la masse de touristes qui se pressent à l'entrée d'Angkor dès 5h du matin. Impossible de prendre une photo sans un chinois ravi (bien que trempé de sueur)...
Mais le pire reste le contraste atroce entre vacanciers sans gêne et la population de la ville.
Le soir, dans la rue de la soif, l'alcool coule à flot tandis que chauffeurs de tuk-tuk, prostituées, masseuses, rabatteurs de resto attendent sous la pluie, sollicitant désespérément chaque passant. "buy something lady? a scarf lady? tuk tuk lady? eat something lady?"...
On se croirait à Pattaya. C'est pitoyable et ça me déprime.

Alors, voyageurs, voyageuses, si vous souhaitez connaître le Cambodge authentique, ne vous contentez pas de Siem Reap.

Revenons à nos vieilles pierres...



Banteay Samrè


Bayon




Preah Khan




Neak Pean


Ta Prohm


jeudi 25 août 2011

Direction Siem Reap

6h de bus pour atteindre les temples.

On ne s'ennuie pas, il y a du spectacle! Outre les magnifiques paysages de rizières, on a droit à une compilation de clips karaoké fleur bleue gore.
Je m'explique: un bon clip karaoké fleur bleue gore doit associer une chanson douce et nostalgique parlant d'un amour perdu et des images horribles. On a le plus souvent une fille au coeur de pierre rejetant un pauvre garçon éploré qui se remémore tous les bons moments avant de mourir de la pire des façons. A la fin, la fille se sent bien coupable et pleure toutes les larmes de son corps (en pataugeant dans l'hémoglobine) :)
On a donc eu droit, pour se divertir, à l'accident de voiture, la chute dans l'escalier, du toit, la mort par balles, l'empoisonnement, le suicide après être devenu paraplégique, le coma éthylique, l'étranglement, l'étouffement avec oreiller...sur une jolie balade khmère!








Le Banteay Srei, petit bijou de grès rose




On traverse la belle campagne en tuk-tuk pour se rendre à la rivière aux mille lingas, perdue au milieu de la jungle. Les papillons montrent le chemin du grand visnu couché, gravé dans le lit du cours d'eau. Des lingas, symboles de fertilité, bénissent les eaux qui descendent dans la plaine.