samedi 29 décembre 2012

Un balcon sur la mer

Le vieil hôtel casino du Bokor sort enfin des brumes. (cf Promenade dans les nuages en 2011)
Ses portes se sont ouvertes aux touristes, trop heureux de pouvoir se perdre dans ce bâtiment aux mille recoins et d'admirer enfin ce panorama tant imaginé.
Après le faste des années 20, cette station climatique construite par les français n'a connu que le feu et le sang: khmers issaraks, communistes vietnamiens pendant la guerre d'Indochine, khmers rouges puis casques bleus, militaires gouvernementaux ont achevé de saccager ce lieu d'exception...
Mais après un bon coup de Karcher, le grand Bokor Palace est méconnaissable! Adieu le lichen qui rongeait les parois, exit les milliers d'impacts de balles camouflés sous plusieurs couches d'enduit...
Seuls quelques jolis graffitis gravés dans les étranges roches noires du plateau subsistent encore; témoignages calligraphiés au burin par quelque jeune colon soucieux de voir son nom associé à la colline pour l'éternité...
La grande salle de bal avec...une cheminée car oui, il peut faire froid au Cambodge!
L'endroit perd en mystère ce qu'il gagne en joyeuse compagnie; l'hôtel fantôme est devenu un parfait terrain de cache-cache pour les gamins tandis que les familles pique-niquent tout autour en attendant que l'établissement ouvre pour de bon. 
Qu'est-ce que ce sera? Un restaurant de luxe, un palais privé, un musée? 
Le grand Bokor Palace se prépare pour sa nouvelle vie!

lundi 24 décembre 2012

Bamboo train

Petite escapade au nord ouest du pays, à travers la jolie campagne cambodgienne.
6h30 de trajet depuis PP dans un bus pourri (avec un seul arrêt pipi!!!!!!) et nous voilà arrivés à Battambang déshydratés (voir lyophilisés...) mais bien contents.


Battambang est la 2e ville du pays mais il y règne une atmosphère beaucoup plus sereine qu'à PP. 
Disons qu'ici, on ne craint pas pour sa vie en traversant la rue...
Les gens vivent mieux que dans beaucoup d'autres campagnes khmères grâce au commerce de pierres précieuses, de bois et grâce au riz dont ils arrivent à faire plusieurs récoltes annuelles.

 Peu de choses à faire ici à part déambuler au bord de la Sangker, frissonner devant les insectes frits du marché ou siroter un lemon juice dans un de ces cafés réhabilitant de belles maisons coloniales.
D'après notre tuk-tuk, il y a à quelques kms une attraction à touristes qui devrait nous plaire: le Bamboo train!!! Une espèce de draisine à moteur qui roule sur une ancienne voie ferrée...Avant, les gens poussaient leur planche avec des perches de bambou d'où son nom.
 C'est super chouette, à part que notre planche à moteur part de nulle part pour arriver dans un petit coin de rizière où il n'y a rien, à part une vendeuse de sodas et une briqueterie fermée.

 Et quand deux bamboo trains se rencontrent...
On ralentit surtout à la toute dernière minute, on se chamaille un peu pour savoir qui va devoir déplacer sa planche sur le bas côté pour laisser passer l'autre...ça fait le spectacle :)

vendredi 21 décembre 2012

Retour au Cambodge

Après 30h de transit et très peu de sommeil, me voilà enfin arrivée à PP! Enfin, à Pochentong pour être exacte étant donné que j'habite à la campagne maintenant...
 La maison est au milieu de nulle part, dans le village de KAKAB (ma tante pense que c'est peut être à cause des centaines de canards qui passent non loin tous les matins: kakab kakab...Oui, ici les canards ne font pas coin coin :)
A défaut d'avoir une piscine, il y a un bel étang dans le jardin qui s'embrase au coucher du soleil...Et j'ai hérité de 5 chiens...Trop mignons!

La ville a encore changé de visage, la vilaine tour Canadia Bank se fait voler la vedette par une autre tour encore plus laide et bien sûr plus haute...Un hôtel horrible défigure la berge de Chroy Changvar.
Il faut faire 3 fois le tour du marché central pour trouver de quoi manger parce qu'il n'y a plus que des échoppes d'écharpes, de souvenirs et de t-shirts aux flocages de mauvais goût. Le must: "I survived in Cambodia"... Il doit y avoir des touristes que ça fait triper de porter ça :/



 Plus je viens au Cambodge et plus je trouve que c'est le deuil perpétuel de ce qu'on aime...
Bon à l'exception des glaces et des fondants au chocolat de "Blue Pumpkin", c'est ça le progrès!!!!


Il y a des constantes malgré tout: la circulation est toujours aussi chaotique et je me vois encore mal me frayer un chemin dans ce foutoir...Car maintenant, il va falloir conduire si je veux sortir de ma cambrousse :) On verra bien.

Je vais peut être juste rester au bord de mon étang, à regarder passer les canards :)


dimanche 16 décembre 2012

Une saison sous les jacarandas

Voici 4 mois que j’ai rejoint le Caillou !

4 mois : c’est juste le temps nécessaire pour se faire à la chaleur, à ses patients, à la circulation, au temps qui passe bizarrement. Juste ce qu’il faut pour se faire des amis, se faire des habitudes, de beaux souvenirs…Et c’est déjà la fin. 


 J’ai rendu mon appartement. J’ai rendu la « thévymobile »…Sûr que Ruben pensera à moi quand il verra une twingo orange passer ! J

Je ne sais pas trop si je suis triste ou contente. Un mélange des deux sans doute.
Triste de partir, contente de moi !


 A l’auberge de jeunesse où je squatte avec mes deux grosses valises (comme une précieuse parisienne inadaptée que je ne suis pourtant pas), j’ai 10 ans de plus que la moyenne d’âge…
Tant pis ! L’important est d’être en phase avec soi. Mais c’est bien de se retrouver entourée de gens de passage. Plein d’histoires à se raconter entre globe-trotters. Ils sont un paquet finalement à tenter le tour du monde (Sud Est asiatique, Indonésie, Australie, Mélanésie, Polynésie, Etats-Unis…); je fais petite joueuse à côté, c’est dire ! 






Bientôt, changement de décor ! Je troque un lagon contre une rizière, je passe du bleu au vert, du caillou à la plaine… Mais j’emporte avec moi…

L’odeur du jasmin de nuit
Le vent décoiffant de l’anse vanta
Le panorama grandiose du Mont Dore
Mon premier dauphin
Les bons moments passés avec bébé Liam et sa petite famille
Le bleu profond du pont de Mouli
La  traversée de la passe aux requins, sac à dos sur la tête
Les oniriques toiles aborigènes
Le petit magasin de tissus javanais
Le sable blanc de la baie de Kuto
Le cri du notou dans la forêt tropicale
Le goût des croustillants aux pommes de Kaméré
Les footings sur la promenade Vernier
Les coraux multicolores de l’îlot canard
La silhouette imposante des koghis sur la route de Koutio
La timidité et la courtoisie des mélanésiens
Les flamboyants et les jacarandas en fleurs...


Tata Calédonie!!!!!!