lundi 21 janvier 2013

En attendant le bac

De l'autre côté des quatre bras, en face de Phnom Penh, la vie rurale n'a pas changé depuis des décennies. On oublie les tours, la circulation frénétique et dans le silence d'Arey Ksat, on prend soudain conscience du tumulte quotidien dans lequel on a l'habitude de vivre.
Le long du Mékong, il y a un millier de choses à observer. Le fleuve nourrit et génère tout un tas d'activités, du dragage de sable au vendeur de chips sur les embarcadères, en passant par la culture de ces berges fertiles qui s'érodent malgré tout à chaque saison des pluies.
Au détour d'un village, on s'arrête dans une maison de tissage traditionnel. Madame a ses vers à soie personnels, qu'elle élève avec amour!! :) 
Y'a plus mignon mais c'est magnifique ce qu'on peut faire avec de la bave de larve!
Perchée sur le métier à tisser, l'inspectrice des travaux finis...

Sur la berge, les pêcheurs nomades démêlent les filets et écaillent le poisson.
Ils préparent le prahok: condiment traditionnel khmer fait de pâte de poisson salé et fermenté pendant des semaines. Autrement dit, c'est du poisson pourri!! Et ici, on adore ça!!
Tata leur achète un sac entier de têtes de poissons pour le jardin, il paraît que c'est un engrais naturel fabuleux...Mais avec cette chaleur, il est entendu que, comme pour les durians, on attache le tout sur le toit de la voiture...
Embarcadère pour Chrouy Changvar

Il n'y a pas d'heure pour traverser, on attend juste que le bac soit plein: motos, tuk tuk, voitures, remorques, bonzes, travailleurs, militaires, touristes, bébés, poulets, vaches...Tout le monde est logé à la même enseigne!
Maintenant, il est temps de partir; à regret, comme toujours quand on quitte un lieu qu'on habite.
Ou un fleuve qui nous habite comme le dit si joliment A.Chedid :)

mercredi 16 janvier 2013

Little India


A Singapour : 77% de chinois, 14% de malais, 9% d’indiens.
Cette communauté est présente depuis la fondation de la ville ; Raffles était après tout membre de la British East India Company à laquelle étaient rattachés les Straits Settlements dont faisait partie Singapour (avec Penang, Pangkor et Malacca).

Comme la communauté chinoise, la communauté indienne venue chercher du travail dans ce comptoir anglais s’est organisée. Autour de Serangoon Road, le cœur de Little India, religieux, riches commerçants, simples travailleurs, soldats, prisonniers, intouchables se côtoient.


Les indiens de Singapour sont majoritairement originaires du sud de l’Inde : le Tamil Nadu.
La ballade est un vrai plaisir pour les sens; les petites boutiques colorées étalent mets, fleurs et épices qui embaument l'air...sur un air de Bollywood!!


A la tombée de la nuit, les temples hindous s'animent. Les familles affluent en habits traditionnels, une musique extrêmement grave rempli l'espace et la myriade de déités assises sur les toits semblent prendre vie.

On trouve autant de temples hindous que de mosquées dans le quartier, Arab street n'est d'ailleurs pas loin! Mais à Singapour, Arab désigne les musulmans du coin c'est à dire les malais et indonésiens. 

La jolie résidence de Tan Teng Niah, villa chinoise du début du siècle.
Repeinte dans les années 80...On aurait pu le deviner :)
J'ai à peine le temps d'avaler un délicieux masala dosa qu'il est déjà l'heure de partir...
Même pas eu le temps de siroter un Singapore Sling au Raffles Hotel...
Mais c'est bien, il me reste tant de choses à voir et à faire que j'ai déjà envie de revenir dans cette ville aux multiples facettes qui fait vibrer autant qu'elle effraie.

lundi 14 janvier 2013

Une oasis dans la ville

New York a Central Park, Londres a Hyde Park, Singapour a son botanic garden ! Eh oui, au bout de deux jours, je suis en manque de nature et contente de respirer autre chose que de l’air en conserve.

Le parc couvre bien 60 hectares et les familles viennent pique-niquer à l’ombre de grands arbres centenaires. Pas une mauvaise herbe en vue, le gazon ressemble à un green de golf. Même les fleurs ne sont pas fanées sous ce soleil de plomb… 

Difficile d’imaginer qu’ici devait se trouver une forêt tropicale humide.

Singapour sait donc dompter la nature mais ne renie pas tout de ses origines et garde le plus prestigieux : the « national orchid garden » ! Les orchidées, c'est plus raffiné qu’une grosse mygale, une plante carnivore ou un cobra.
Au passage, ils ont quand même un peu trafiqué leur ADN parce qu’ici, on crée de nouvelles orchidées en hommage aux« grands »personnages reçus dans la cité; on a donc le VIP garden avec l'orchidée Nelson Mandela, la Kofi Anan, la Margaret Thatcher, la Laura Bush :)
Mais le jardin est objectivement sublime.

Désolé pour ceux qui n’aiment pas le vert mais je me suis fait plaisir J








Erreur numéro 1 : en sortant du parc, pour rester dans le thème, j’ai eu l’idée saugrenue de suivre « la route du verger » aka « Orchard road » en oubliant complètement qu’on était samedi, et que c’est accessoirement la plus grosse rue marchande de la ville !


L’angoisse totale. Me voilà emportée dans un flot de passants, tous chargés de sacs d’enseignes de luxe, habillés comme pour aller au bal. Dans la rue, il y a 3 bancs pour 5000 personnes avec interdiction de s’asseoir dans les escaliers ou sur le trottoir (mais je crois qu’ici, ça ne viendrait à l’esprit de personne, à part moi !)
Comme on ne peut pas s’arrêter, il faut continuer à marcher…

Puisque l’enfer est sur terre, je me dis qu’entrer dans un mall souterrain pourrait être moins pénible : erreur numéro 2! Les escalators descendent, descendent je ne sais combien de niveaux et la foule est toujours aussi compacte, la musique techno tonitruante.
OK, on va remonter, suffit juste de trouver la sortie maintenant car il me semblait bien être entrée au "Wheelock place" et bizarrement je suis maintenant au "ION Orchard". Les couloirs se succèdent: "Wisma atria, Paragon, The herren, Hilton shopping gallery, Tang plaza, Takashimaya, Ngee Ann City…" 







Je viens de comprendre que TOUS les malls de la rue sont reliés par des galeries commerciales souterraines et qu’on peut donc déambuler là dedans pendant des jours sans voir la lumière du soleil… Là, j’ai envie de pleurer :/

Fin de l’histoire : j’ai quand même fini par atteindre le bout de la rue et l’air libre mais sans avoir fait le moindre achat ! Comme quoi, trop de shopping tue le shopping.